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Laurent GBAGBO: comment s'enliser dans la vase!

Publié le 9 Mai 2011 par Guy-Richard MOUAKA in POLITIQUE

Laurent-GBAGBO.jpg Il aurait pu être une grande figure de l'histoire africaine. Adulé par toutes les forces luttant contre le colonialisme, le néocolonialisme et les pratiques de la France-Afrique sous le pouvoir de Feu Félix HOUPHOUET-BOIGNY ancien Président de la République de Côte d'Ivoire, il a été le principal opposant, farouche bête politique, n'hésitant pas à rouler ses adversaires dans la farine, "LE BOULANGER" de son surnom, à la politique conciliante de l'Afrique face à ses anciens colons.

 

Rappelé de son exil en France par Félix Houphouêt-Boigny, Laurent Gbagbo structure son action politique à l'ouverture du multipartisme et  devient Secrétaire Général du FPI (Front Populaire Ivoirien) lors du congrès constitutif des 19 et 20 Novembre 1988.

A la présidentielle du 18 Octobre 1990, Laurent GBAGBO se présente pour la première fois au Suffrage Universel face au Président Félix Houphouët-Boigny. Il remporte 18,3 % des suffrages, ce qui lui confère le statut de leader de l'Opposition. Les élections législatives du 25 Novembre de cette même année sont les premières placées sous le signe du multipartisme. Le FPI y obtient 9 sièges sur 175, Gbagbo lui-même étant élu dans la circonscription de Ouaragahio, où se trouve sa ville natale.

C'est l'entrée en piste de Laurent GBAGBO et sa longue marche vers l'accession au pouvoir.

 

Opposant invétéré, fin négociateur et stratège, il se présente contre Robert GUEI aux Elections Présidentielles du 22 Octobre 2000. Robert Guéï qui avait déjà fomenté un coup d'état contre Henry Konan Bédié le 22 décembre 1999 et invalidé la candidature de Alassane Dramane Ouattara, dernier Premier Ministre de feu Félix Houphouet Boigny.

Les résultats donnent Gbagbo vainqueur face à Guéï, qui les conteste.

 

S'ensuit  une marche de la population et des heurts qui permettent à Gbagbo de devenir Président le 26 Octobre 2000, Robert Guéï reconnaissant la légitimité de Gbagbo le 13 Novembre. Lui et sa famille seront victimes d'un assassinat à sa résidence d'Abidjan.

 

Laurent GBAGBO sera de son côté victime d'un  coup d'état manqué par les Force Nouvelles de Guillaume Soro, ce dernier devenant son Premier Ministre suite aux accords de Marcoussis, jusqu'aux élections de Décembre 2010.

 

Au premier tour, Laurent Gbagbo arrive en tête avec 38,6 % des suffrages exprimés, devant Alassane Dramane Ouattara (ADO) qui en obtient 32,3 % et l'ex-Président Henri Konan Bédié 24,6 %. Tous les pays félicitent les Ivoiriens pour leur forte participation (seulement 16 % d'abstention).  Seuls les deux candidats ayant obtenu le plus de suffrages peuvent se maintenir pour le second tour. En tant qu'ancien « houphouettiste », l'ex-Président Bédié appelle alors ses électeurs à se reporter sur ADO. Le second tour se passe dans le calme. Le 2 Décembre , la Commission Electorale indépendante (CEI) s'apprête à proclamer les résultats provisoires, quand des membres de cette commission, favorables au Président sortant, contestent à l'avance les résultats, appuyés par des militants de Gbagbo qui interrompent physiquement les opérations. Malgré ces incidents, des chiffres sont communiqués apres le délai prévu de 3 jours à l’Hôtel du Golf (le porte-parole de la CEI avait été empêché physiquement de proclamer les résultats partiels par un partisan de Gbagbo le 30 Novembre), donnant vainqueur ADO avec 54,1 % des voix.  Mais le Conseil Constitutionnel entièrement nommé par le Président en place, déclare que les résultats de la CEI sont invalides et annonce la victoire de Laurent Gbagbo le 3 Décembre.

 

Laurent Gbagbo est investi de ses pouvoirs le 4 Décembre à Abidjan. Le Premier ministre Guillaume SORO qui ne le reconnaît plus comme Chef de l'État, remet donc sa démission et celle de son Gouvernement  à Alassane Ouattara, qu'il a reconnu comme Président, le 4 Décembre.  Soro est aussitôt « reconduit» dans ses fonctions par Alassane Ouattara, qui a également prêté serment « en qualité de Président de la République de Côte d'Ivoire »

 

ADO et son Gouvernement sont retranchés dans l'Hotel du Golf. Après de sanglants affrontements, le 11 Avril 2011,  à Abidjan, Laurent Gbagbo est arrêté en compagnie de son épouse Simone par les forces d'ADO soutenues par l'ONUCI et la Force Licorne.  Il est placé en état d'arrestation au quartier général de Ouattara, puis transféré à Korogho dans le nord du pays, où il a été assigné à résidence (son épouse, qui n'a pas été autorisée à le suivre, sera, quelques jours plus tard, placée à son tour en résidence surveillée à Odienne, une autre localité du nord ivoirien).

 

Une Conférence de réconciliation "à la Sud Africaine" est promise par le Président ADO pour faire la lumière sur les exactions perpétrées par les deux camps pendant la crise post-éléctorale en Côte d'Ivoire. A ce sujet, Laurent GBAGBO a reçu la visite de Mgr Desmond Tutu (archevêque anglican sud-africain et Prix Nobel de la paix en 1984), Kofi Annan (ancien Secrétaire Général des Nations unies et Prix Nobel de la paix en 2001) et Mary Robinson (Chef d'Etat et diplomate irlandaise, mais également Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme de 1997 à 2002) qui ont la charge de réfléchir à la question.

 

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